J'ai
eut cette année l'occasion d'aller le temps d'un week end à
Marrakech. J'ai pu y faire de nombreuses visites et découvertes,
mais une en particulier, à suscité en moi un intérêt tout
particulier : la Villa Majorelle.
À
la base, rien ne laisse prévoir à la magie de cet endroit. On vous
conseille sur les guides d'y aller faire une visite, pour y
contempler parait-il les plantes et cactées incroyables du jardin
botanique. Arrivé sur les lieux c'est encore pire : deux grands et
robustes garde du corps se tiennent à l'entrée et fouillent
successivement chaque visiteurs, l'entré n'est pas donnée et le
bâtiment extérieur ne laisse à penser en aucun cas à un lieux
extraordinaire.
Et
pourtant, dés que l'on franchit le seuil, les yeux s'abaissent, les
corps se détendent, le cerveau, la créativité se mettent a
fonctionné ensemble, on palpite, on s'ébahit, on se prend pour un
artiste, on réfléchit à nos prochaines oeuvres … bref on est
bien arrivé sur les lieux.
Mais
tout d'abord, des explications : qu'est ce que le jardin Majorelle ?
En
1923, Jacques Majorelle, peintre Français, achète une palmeraie en
bordure de Marrakech. Il y fait construire en 1931 sa villa style Art
déco d'une étonnante modernité, inspirée de Le Corbusier. Il y
aménage son lieu de résidence au premier étage et installe au
rez-de-chaussée un grand atelier pour peindre. Amoureux de la
botanique, il créé son jardin autour de la villa. Ce jardin est
une réelle oeuvre d'art vivante composée de plantes exotiques et
d'espèces rares qu'il rapporte de ses voyages dans le monde entier :
cactus, yuccas, nénuphars …
C'est
en 1937 que le peintre fera ce qui sera le plus éponyme pour la
villa : il créé un bleu outremer à la fois intense et clair, un
bleu que l'on a jamais encore vu : le bleu Majorelle . Il recouvre de
cette couleur tous les murs de la bâtisse, puis tout le jardin, pour
en faire un tableau vivant, son oeuvre, qu'il ouvrira au public en
1947.
La
bâtisse, le bleu, le mythe était créé. Merci Jacques !
Malheureusement le peintre disparaît assez tôt, suite à un
accident de voiture en 1962.
Plantes,
gravies et pigments azurs seront laissés à l'abandon pendant 4 ans.
Mais,
et c'est là qu'arrive le deuxième élément le plus important de
l'histoire du jardin, un couple visite le lieux et c'est le coup de
foudre. Il s'agit là d'Yves Saint Laurent et Pierre Bergé qui
décident immédiatement d'acquérir le lieux, le sauvant ainsi de
l'avenir de complexe hôtelier dont il était malheureusement voué.
Il
y vivront et s'y aimeront d'un amour fort et palpitant que l'on
connait déjà tous. Oui, c'est aussi pour cela que l'endroit dégage
autant de bonnes ondes magmatiques : il est hanté par le souffle
d'un amour passionné et tendre.
Yves
y créera toutes ses plus belles collections, en s'inspirant des
femmes safranés qu'il observe le jour et la nuit. Il trouve ici
l'endroit idéal pour créer : calme, inspirant, beau, libre.
Il
dira « Depuis
de nombreuses années, je trouve dans le jardin Majorelle une source
inépuisable d’inspiration et j’ai souvent rêvé à ses couleurs
qui sont uniques ».
Des
couleurs uniques, pas qu'un peu. C'est encore un rêve de graphiste
que je vois sous mes yeux : quoi de plus excitant que de créer et
identifier une couleur comme l'avait fais à l'époque Jacque
Majorelle ? Le bleu Majorelle, fort d'identité, est aussi devenu par
la suite une des couleurs far d'Yves Sain Laurent. On peut d'ailleurs
trouvé dans le rayon de la marque en parfumerie des vernis de
couleur « bleu majorelle », ce qui est à mon sens une
belle manière de perpétuer d'une part le souvenir du couturier, et
l'essence originelle de la marque.
Décédé
le 1er juin
2008 à Paris, les cendres de Yves ont été dispersées dans la
roseraie de la villa et un mémorial, a été construit dans le
jardin ; les visiteurs peuvent ainsi se souvenir de lui et de
son œuvre.
En
allant dans la partie « boutique » de la villa, c'est
encore une fois une surprise et un plaisir pour les yeux, surtout
pour moi graphiste. Premièrement on découvre dans l'espace
librairie une sélection de très beaux livres, mais surtout en
s'avançant un peu plus loin, sont accrochés dessins et affiches
réalisées par Yves.
Il
y a dans ses compositions un style très singulier et sensible. A
première vue il nous saute aux yeux à quel point l'orient a inspiré
Yves dans ces travaux. Et encore une fois, voir de si belles images
nous nourrit et nous donne envie de faire de même.
La
villa Majorelle est finalement, je dirais, un endroit où tout
créatif, qu'il soit au top de sa forme ou bien en période de mou,
devrait passer. Le plaisir de voir et ressentir de si belles choses,
d'être confronté à de si grands talents, de si belles histoires
nous fait rêver, imaginer et créer.
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